8 ans après 2008, le secteur bancaire affole les marchés
En ce début d’année 2016, le monde financier tremble devant la chute des banques et les mauvais résultats d’entreprises technologiques. La Grande Récession de 2008 ayant laissé quelques séquelles, notamment en Europe où pour la plupart des pays le niveau d’activité n’a pas atteint celui de 2007, la peur d’une nouvelle récession pose de véritables questions.
Le 9 février 2016, le CAC 40 est passé sous la barre des 4000 points. Il a perdu 13,7% depuis le début de l’année et 22% en 6 mois, le Dow Jones a perdu 8% et en Chine la bourse de Shanghai a déraillé de 22,6%. Les marchés s’emballent et les banques entraînent à la baisse le reste des indices boursiers. L’Union Européenne encore une fois subit la tempête de plein fouet. Les cotations des banques italiennes ont baissé de 40% depuis le 1er janvier. Les grandes banques françaises perdent entre 25% et 35%, et les banques grecques ont perdu 60% de leur valeur sur les marchés. La plupart des grandes banques ont annoncé en janvier 2016 des résultats négatifs et les investisseurs effrayés par le ralentissement économique mondial, se demandent si les banques ne seraient pas en réalité bien plus exposées aux valeurs énergétiques qu’elles ne l’avouent. De plus de nombreuses banques centrales (Banque du Japon, Banque de Suède,…) se convertissent aux intérêts négatifs et abiment donc encore plus le bilan des banques. Mais les liquidités ne semblent pas pour autant se rediriger vers des investissements productifs ce qui pourraient montrer que les banques elles-mêmes se méfient les unes des autres et préfèrent payer pour placer leur argent plutôt que d’utiliser le biais interbancaire. Mais les banques ont réagi récemment en assurant de leur bonne santé financière, la Deutsche Bank allant jusqu’à racheter des milliards de ses propres obligations pour maintenir son cours.
Car les banques européennes sont en bien meilleures postures pour réagir à un choc financier du fait des exigences dites de « Bâle III ». Leurs fonds propres sont montés de 6% en 2007 à 12% actuellement. Mais si une véritable crise financière devait véritablement survenir en 2016, les risques pour l’économie européenne seraient eux immenses étant donné que l’Union dans son ensemble n’a pas récupéré de la Grande Récession de 2008 et de la crise de l’Euro de 2011.
Des liquidités trop importantes qui déstabilisent les marchés
Après la crise de 2008, les banques centrales ont réagi en injectant des sommes colossales dans l’économie. Barack Obama avait annoncé un premier plan de 700 milliards de dollars après le début de la crise de 2008. Si cette réaction était sûrement nécessaire en 2008 pour relancer le crédit qui avait énormément pâtit de la baisse de confiance et du besoin de consolidation des institutions financières, les banques centrales continuent aujourd’hui encore ces injections de liquidités avec pour but de maintenir des taux de croissance élevés et surtout de lutter contre le risque déflation. Mais ces liquidités ont également eu pour conséquences d’augmenter la volatilité des marchés. En effet les investisseurs retirent leurs billes au moindre signe de ralentissement ou de risque pour leur argent ayant pour conséquence de déstabiliser tous les marchés. Le Real brésilien a perdu plus de la moitié de sa valeur face au dollar ces derniers mois ; le rouble subit également de très fortes pressions. Actuellement le marché des actions connaît des variations très importantes également.
Malgré tout Janet Yellen, présidente de la Banque Fédérale Américaine a confirmé sa volonté de remonter progressivement les taux d’intérêts américains voyant une reprise de l’économie américaine. L’économie mondiale subit une forte incertitude et un manque de confiance des investisseurs. Le ralentissement chinois, la baisse des prix des matières premières, la difficulté de l’Union Européenne à créer durablement de la croissance et un montant trop important de liquidités sur les marchés pourraient handicaper la croissance en 2016 mais même si la croissance arrivait à décoller, ces problèmes ne disparaitront pas à la fin de l’année et ils posent la question de la soutenabilité du système économique actuel.